Christian Van Moer - La belle oubliance

Publié le par Ernest J. Brooms

Tournai - La Belle Oubliance
Christian Van Moer a sorti en 2007 un nouveau livre …
et un nouveau chef-d’œuvre

Christian Van Moer est membre de l’équipe de bridge de Tournai qui vient de monter en D2 Nationale ! Mais ce professeur de français, aujourd’hui à la retraite, a d’autres atouts dans sa manche : il maîtrise le dessin, la peinture, la littérature,…autant que les cartes ! Chapeau, l’artiste !
Celui-ci vient d’éditer son troisième ouvrage littéraire, toujours chez Chloé des Lys, cette sympathique maison d’édition régionale basée à Barry qui veut « donner une chance à chacun », à compte…d’éditeur ! Fallait l’oser, et la belle aventure dure depuis 1999…Le premier livre de notre auteur « Les Oiseaux bleus » fut médaille d’or en catégorie poésie à l’Académie d’Arras. Le roman qui suivit « La Cerise », fut médaille d’argent à la même académie.
Admirateur de Villon, Baudelaire, Nerval, Apollinaire, Brassens,…, notre artiste tournaisien vient d’éditer un nouveau roman d’une rare qualité. Chez lui, tout est toujours dramatique : ses « Oiseaux bleus », c’était la guerre en Yougoslavie écrit en alexandrins classiques. Puis vint « La Cerise » : un drame familial…
Et aujourd’hui, avec « La belle Oubliance… », il a atteint un nouveau sommet.
Oubliance : mot d’ancien français, signifiant « disposition à oublier », c’est-à-dire disposition à l’amnésie. Et « La Belle Oubliance » commence avec l’histoire d’une jeune dame amnésique…L’amnésie : affreux, parce qu’on ne sait plus qui on est, ou « rassurant », parce qu’on a occulté des fantômes…jusqu’à leur éventuelle résurgence ? Le livre pose la question, et Marie, amnésique, est heureuse à la fin de la première partie.
Le style, avec la précision des mots et leur beauté est classique, le fond est teinté de romantisme. Et l’artiste est à la fois symboliste ( le quatrain qui présente chacun des quatre épisodes de son histoire aurait été apprécié par Nerval) et surréaliste quant à la construction de son œuvre ! Il est également fantastique, non seulement parce qu’il a parfois une « liaison télépathique » avec Jean Ray C’est ainsi qu’au tout début de l’œuvre, on relève la place des dieux de l’ Olympe : c’est Malpertuis, que Christian Van Moer avait quasi oublié avoir lu ! Mais Jean Ray demeurait dans son inconscient, dans sa « mémoire collective ».
Et l’artiste, qui aime aussi Apollinaire, le précurseur du surréalisme, est surréaliste dans sa construction !

Son roman ressemble à un recueil de nouvelles :
Il part de la « belle oubliance » de l’amnésique, en 1940 ; (cela se passe dans le Sud), pour se continuer en 1970, avec une enquête d’un détective privé (cela part à Paris et visite le Nord. Enfin, nous revenons en 1940 avec ses tramatiques événements : l’évacuation, et ceux qui voudraient se réfugier, mais sont victimes des bombardements (du Nord au Sud)
Pendant ces trois premières parties, on ne voit nulle unité et on ne comprend pas le mot « roman ». Il n’y a que patience à prendre. Il faut lire le drame jusqu’au bout et la « Confession de la Dame en bleu » vous révèlera le fil de l’histoire. Selon l’auteur, cette confession date de 2005 et, pour maintenir le suspense, il ne dit pas où elle se passe. Car le suspense est présent et bien réel car c’est aussi une histoire policière. C’est aussi une grande question philosophique que l’on découvre en fin d’ouvrage.
Du classicisme au surréalisme, Christian Van Moer aura traversé toutes les écoles, et avec un rare talent, à découvrir….
Ses dessins publiés sur son site sont inédits. Les illustrations sont de son beau-frère, Luc Denis. Une famille d’artistes !

Edgard Déplechin

A NOTER :
http://christianvanmoer.skynetblogs.be
Chloé des Lys :
http://chloedeslysblog.canalblog.com,
Tél. et fax 069/84.74.94
Photo : Christian Van Moer, avec deux de ses tableaux : le romancier est peintre aussi !


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Edgard Déplechin
http://www.edidep.over-blog.com

Publié dans Livres amis

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